Édito
L’OIPR – Organisation Internationale de Psychomotricité et de Relaxation est la seule association internationale représentative de la psychomotricité. Cette affirmation ne retire en rien les mérites du Forum Européen de la Psychomotricité – FEP – et de la RED Latino-américaine qui représentent régionalement notre discipline.
L’OIPR est présente en Europe, au Proche et Moyen Orient, en Amérique du nord, centrale et du sud ainsi qu’en Afrique. Elle devrait ouvrir prochainement des délégations dans des pays du continent asiatique (Vietnam, Inde et Chine). Elle regroupe désormais une trentaine de Délégations.
L’objet de l’OIPR est essentiellement d’implanter la profession dans un maximum de pays et de contribuer au développement de la formation en priorité dans le champ de la santé. Il ne faut pas voir là un désintérêt pour le domaine de l’éducation, bien au contraire mais il a été prouvé à de nombreuses reprises déjà que la profession de psychomotricien trouve son terreau dans les interventions de type sanitaire.
Pour favoriser son développement, l’OIPR se base et compte sur l’activité importante de Délégations Nationales, dont les plus anciennes ont plus de 30 ans. Ces Délégations sont animées par des psychomotriciens qui, pour les pionniers, avaient été formés en Europe et en France en particulier. Aujourd’hui bon nombre des Délégations sont totalement autonomes et assurent seules ou en convention avec des universités de leur pays des formations d’excellence.
Les membres de l’OIPR travaillent ensemble régulièrement, produisent des articles d’excellente qualité dans de remarquables revues professionnelles ou scientifiques, interviennent dans des colloques ou congrès, participent à des formations dont le MIP – Master Internacional en Psicomotricidad. Il y a dix ans l’OIPR, dans le cadre de tous ces travaux, avait mis en évidence l’importance et l’utilité que les psychomotriciens du monde entier disposent d’instruments leur permettant d’utiliser un même langage spécifique aux fins de mieux communiquer entre eux et de mieux se différencier par rapport aux autres professions.
A cet effet il avait été constitué une Commission concernant l’élaboration d’un « Projet sur la classification des troubles psychomoteurs». Cette commission a beaucoup travaillé sur l’utilité de disposer de publications sur les études déjà réalisées, sur tous les travaux de recherche afin d’actualiser le développement rapide des connaissances dans les domaines de la psychomotricité. Si les congrès sont importants, si la continuité de l’Université d’Eté, les rencontres entre les délégués de l’OIPR sont indispensables tous ont bien perçu l’exigence de posséder des instruments spécifiques. C’est ainsi qu’est née l’idée de réaliser un glossaire dans plusieurs langues, de chercher les dénominateurs communs de la profession avec leurs éclairages culturels, voire régionaux.
Le glossaire met aussi et ainsi en évidence une des spécificités de la psychomotricité : Celle de considérer le corps comme un indicateur du bien-être de la personne. Tout en insistant sur la santé, le glossaire aborde bien évidemment les autres domaines de prédilection de la profession qui vont de la prévention à l’éducation, à la rééducation et à la psychothérapie corporelle pour chaque âge de la vie. La publication du glossaire en quatre langues – français, italien, espagnol, anglais – démontre l’internationalité de la Psychomotricité pas seulement pour son dynamisme et sa créativité, mais surtout par le fait que seul le psychomotricien considère sa prise en charge dans une globalité, dans sa réalité la plus significative, celle d’un corps expressif et en relation. Un corps non uniquement physiologique ou psychologique, mais un corps qui relie tous les aspects de la personne dans une unité dynamique et adaptative.
Il faut remercier les auteurs et animateurs de cette commission pour l’immense travail réalisé depuis dix ans, travail unique dans la durée et surtout au niveau de sa surface car couvrant près de la moitié des aires actuelles de pratique de la profession dans le monde. Animée par Alexandrine Saint-Cast et Franco Boscaini cette commission et ses résultats ont fait avancer sans aucun doute un pas nouveau et essentiel à notre profession.
Gérard Hermant
Secrétaire Général de l’OIPR Membre du Haut Conseil des Professions Paramédicales auprès du Ministre Français de la Santé