Édito
Notre base de réflexion partira de la loi n° 2005- 102 du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » que tout psychomotricien se doit de connaître. La simple lecture de l’énoncé permet de mesurer la complexité du dispositif législatif. Le texte définit le handicap et propose une adaptation de la société, une intégration du handicap au milieu ordinaire.
La loi affirme que l’enfant handicapé doit avoir un accès naturel à l’école. La mise en œuvre de cette loi représente un véritable défi et provoque un questionnement sur les choix éducatifs et scolaires spécifiques à chaque situation de handicap.
Qu’en est-il plus de deux ans après et soixante dix décrets d’application plus tard ? Quelles en sont les avancées mais aussi les limites ?
Thierry Marot, pédagogue, porte son observation sur l’école inclusive en traitant l’évolution de ce concept par rapport à la notion d’intégration. Sa comparaison avec les pays voisins permet d’évaluer l’inscription de cette loi dans une dynamique européenne.
Catherine Nafti-Malherbe apporte en complément son regard de sociologue sur le concept d’inclusion qui, selon elle, ne va pas de soi pour les enseignants. Les changements que provoque la loi manquent de lisibilité pour l’ensemble des partenaires.
Pour Agnès Delfour, directrice d’Institut Médico-Educatif, la scolarisation des enfants handicapés mentaux est une volonté déjà ancienne tant des familles que du législateur. Il faut apporter des réponses différentes selon les besoins et associer le soin, l’éducatif et la pédagogie spécialisée et ordinaire.
Corinne Delouche, directrice d’une école publique d’enseignement spécialisé au sein d’un hôpital de rééducation-réadaptation, présente le fonctionnement de l’école dans l’hôpital et le lien indispensable avec les partenaires du secteur sanitaire.
Puis Jean Chevrier, professeur d’éducation physique dans cette école, nous fait partager l’originalité de sa pratique.
Enfin pour Pedro Pablo Berruezo Adelantado, psychomotricien et docteur en pédagogie, une approche adéquate de l’éducation psychomotrice peut favoriser le développement de pratiques inclusives dans la salle de classe.
L’ensemble des auteurs s’accorde sur la nécessité de favoriser la souplesse des parcours. Le partenariat entre structures spécialisées et l’Education Nationale doit se développer. Mais encore aujourd’hui, les moyens manquent pour rendre la loi véritablement effective.
Espérons que ces écrits y contribueront.
Anne-Elisabeth Alba
