Le corps psychiatrique – N°71 – 2006

Indications et prescriptions de la psychomotricité en psychiatrie de l’adulte – Alexandre Christodoulou

De l’intuitif au symbolique : Une expérience en thérapie psychomotrice – Ariane Touchard

Spécificité infirmière et intégration de la psychomotricité en hôpital de jour – Simone Carbéty, Véronique Defiolles, Martine Gros, Fabienne Sanchez, Michelle Sébasti

Autonomie, insertion et ergothérapie – Agnès Lheritier

L’équipe et son pack – Martine Leclerc

Les enfants et adolescents tyrans familiaux – Diane Purper-Ouakil

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Édito

L’expérience clinique a prouvé que tout trouble psychiatrique a des répercutions sur le corps du sujet quel que soit le type de structure de sa personnalité. La sémiologie en décrit les différentes formes. Une des fonctions première des équipes pluridisciplinaires soignantes est de soulager ces fissures, ces blessures en restituant à l’individu souffrant son statut de sujet à part entière. Pour cela elles doivent être en lien et ainsi faire corps.

Ce numéro tend à montrer l’intérêt de la communication, de la reconnaissance des différents corps professionnels soignants en psychiatrie entre eux, corps médical, corps psychologique,
corps infirmier, corps rééducatif. L’expérience institutionnelle est formatrice, elle pousse chaque professionnel à préciser son mode et son champ d’action thérapeutiques. Qui fait quoi, pourquoi, comment, dans quel lieu et à quel moment ? En cette période d’accréditation, interroger différents personnels du corps soignant, sur leur propre place dans le soin psychiatrique et les inviter à se situer par rapport aux autres afin de percevoir la complémentarité parait nécessaire.

Les pathologies psychiatriques montrent bien les failles provoquées par la dissociation, par le morcellement, par le clivage, par le non dit qui sont synonymes de souffrance et de mise en danger des personnes. Il en est de même pour les pathologies institutionnelles. Les termes de souffrance des soignants, de violence institutionnelle sont présents dans tous les débats sur la psychiatrie. En clinique psychomotrice on souligne l’importance de la connaissance du vécu du corps de l’autre qui peut favoriser l’empathie, l’alliance thérapeutique, la confiance, bases incontournables de toute thérapie. Il en est de même pour le fonctionnement institutionnel, la connaissance des autres corps professionnels va favoriser l’échange, la confiance, le partage et garantir une sécurité identitaire professionnelle de chacun. Ainsi, la complémentarité professionnelle enrichit les soins proposés et de ce fait en assure la qualité.

Par son expérience de coopération avec des psychomotriciens, le Docteur Alexandre Christodoulou vous fait part de l’actualité de la prescription et les indications de psychomotricité en psychiatrie.

Ariane Touchard évoque ensuite au travers de son analyse du corps du patient psychiatrique son expérience pratique et ses interrogations théoriques sur un cas clinique en psychomotricité. Agnès Rivaux-Lhéritier décrit une expérience spécifique du travail d’une ergothérapeute au sein d’un service de psychiatrie et la complémentarité nécessaire entre corps de métier.

Les infirmières de l’hôpital de jour Hellebore, décrivent la spécificité de leur fonction et leur questionnement quant à l’intégration d’une psychomotricienne dans l’équipe soignante.

Enfin Martine Leclerc nous interpelle, dans son rôle institutionnel de psychologue, sur l’importance du lien symbolique entre les soignants afin que l’équipe psychiatrique prenne corps et constitue un réel corps psychiatrique.

En conclusion le parallèle symbolique entre le corps du patient psychiatrique et le corps de l’équipe psychiatrique apparaît comme un miroir permanent qui doit attirer notre vigilance dans toute démarche thérapeutique de qualité. En attendant 2007, où votre revue consacrera un autre numéro à l’actualité de la psychiatrie pour adultes : la clinique psychomotrice.

 

Véronique Defiolles

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