Les arts martiaux en psychomotricité – N°64 – 2004

Le Tai Chi Chuan, outil d’intégration du schéma corporel auprès de jeunes déficients intellectuels – Gilles Gaudry

Les katas du Karaté : Outils d’appropriation du schéma corporel et de l’espace – Jean-Philippe Louvel

Les arts martiaux : une psychomotricité intégrative – Olivier R. Grim

Arts martiaux et sports de combat en psychomotricité : place de l’agressivité – Marc Guiose

Gérald ou le boxeur qui s’ignore – Grégory Auer-Martin

La psychomotricité en gériatrie – Maud Arrigo

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Édito

Ce numéro est l’occasion de revisiter les arts martiaux, qu’il s’agisse du Taï Chi Chuan, du Karaté ou de la boxe française. Bien que cette dernière soit qualifiée de sport de combat, elle s’intègre d’elle-même dans l’esprit des arts martiaux dès lors qu’elle est utilisée par un psychomotricien.

En effet, évoquer les arts martiaux ce n’est pas faire appel à un label qui invite au tourisme exotique. C’est faire référence à des cultures qui n’ont pas cette empreinte d’une tradition dualiste méprisant le corps pour que s’élève l’esprit. Cet idéal intégrateur fédère le groupe des psychomotriciens lesquels, très tôt, ont su extraire d’une discipline physique son substrat psychique. C’est ce que nous avons souhaité faire ici : mettre en lumière des dimensions des arts martiaux que je résumerai par anthropo-cognitivo-affectives.

Cette étude n’étant pas exhaustive, il nous a fallu choisir certains aspects qui nous tiennent à coeur. Car il est bien question de coups de coeur : les auteurs qui ont rédigé ces textes sont tous, ou ont tous été, des pratiquants d’arts martiaux d’un niveau respectable. Surtout, pour la plupart d’entre nous, les arts martiaux ont accompagné notre adolescence jusqu’à l’âge adulte. Ils nous ont guidés, apaisés, structurés, jusqu’à ce que fonde en nous cette sensation d’une pensée véritablement psychomotrice.

S’agit-il d’une odyssée thérapeutique ou d’une expérience sportive ? Plus tard, lorsque ces techniques passent la porte d’une salle de psychomotricité, elles habitent le thérapeute qui les a éprouvées, qui les sent vivantes en lui. C’est un peu de cette expérience que nous avons voulu vous faire partager.

Parce qu’il ne faut pas se précipiter, c’est Gilles Gaudry, avec son texte sur le Taï Chi, qui convie à la lecture. Et c’est aussi parce qu’il observe la présence dans le Taï Chi de cette notion de schéma corporel, qui est une pierre angulaire de la psychomotricité. J’ose vous glisser une confidence en vous disant que ce texte a été écrit depuis le Vietnam, où Gilles Gaudry passe sept mois pour se perfectionner dans la Gymnastique Intégrale Vietnamienne (GIV).

A la suite, Jean-Philippe Louvel nous introduit dans l’espace d’un Kata de Karaté, toujours en référence au schéma corporel.

Viennent alors deux textes qui font référence à l’agressivité dans les arts martiaux. Olivier Grim amène ensuite cette perspective intégrative de la psychomotricité dans laquelle les arts martiaux ont une place, en développant des axes anthropologiques, neurologiques et psychanalytiques.

Pour ma part, je m’attache à observer l’agressivité dans les arts martiaux à travers le filtre de la psychanalyse, proposant une utilisation possible en thérapie dans le cas de l’inhibition psychomotrice.

Enfin, Grégory Auer-Martin nous amène au sein de son cabinet, voir un psychomotricien qui utilise une technique de combat avec un patient. Cette vignette clinique venant remarquablement illustrer l’article précédent.

 

Marc Guiose

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