Édito
Mémoire du corps – Troubles du comportement
Au-delà des difficultés d’adaptation visibles par tous, la compréhension psychomotrice des comportements se base sur l’étude de l’engagement corporel. Elle propose une approche des troubles des conduites, des apprentissages et de l’expression qui échappe aux pièges des réductionnismes qu’ils soient neurophysiologiques ou psychodynamiques. Elle offre ainsi une vision globale et interactionniste ouvrant vers des actions thérapeutiques personnalisées.
C’est à partir de l’activité et de l’expérience corporelle que s’enrichit la mémoire. Elle est l’indispensable dans toutes les situations, échanges et rencontres. On la décrit sous différentes formes en lien avec la nature des souvenirs enregistrés et des processus de stockage mémoire à court et long terme, mémoire procédurale, mémoire auditive, mémoire visuelle, mémoire du corps.
Quelle que soit la gravité des atteintes et dysfonctionnements, le retour à l’expérience corporelle, si elle est envisagée dans sa dimension émotionnelle, favorise le réveil des compétences à développer.
Une partie de ce processus thérapeutique fait appel à la mémoire du corps, à ses souvenirs, car ils sont à la base des apprentissages et réapprentissages, même quand la personne avance en âge. Les processus amnésiques sont liés à la temporalité et à l’espace, aux mouvements émotionnels, à l’éprouvé corporel, à l’image du corps. Cette thématique reprend donc tous les aspects de l’intervention psychomotrice globale. Elle ouvre vers les médiations ces voies d’accès privilégiées pour actualiser les traces mnésiques enfouies dans le tonus, évoquer les traumatismes et dépasser leurs séquelles.
Alexandrine Saint-Cast