Édito
Créée avec l’Organisation Internationale de Psychomotricité et de Relaxation en 1980, l’Université
d’Eté est une rencontre scientifique et de formation continue unique en psychomotricité. Chaque année, s’ y retrouvent plus de 250 professionnels, chercheurs et cliniciens, venus de toutes les régions du globe.
Voici certains textes des interventions de l’ édition 2008.
La conception psychomotrice du développement se base sur une représentation unifiée, codépendante et dynamique des registres physique – neuromoteur, cognitif – intellectuel et émotionnel – affectif. En mettant en action son corps, le sujet perçoit, est stimulé, éprouve, se représente, engramme et mémorise. Cette vision intégrée du développement considère que les interactions psychologiques, perceptives et motrices de l’ enfant avec son environnement modèlent ses fonctions psychomotrices, qui sont également soumises à la maturation neurologique. Ce processus à multiples facettes constitue l’ expérience psycho-corporelle.
Existe-t-il une mémoire qui ne soit pas corporelle ?
Peut-on choisir entre neurone et psyché pour s’ approcher de la compréhension de la pensée et de la personnalité ?
La plasticité cérébrale est la capacité du cerveau à remodeler l’ organisation de ces réseaux de neurones, en fonction des expériences réalisées par l’ organisme. C’ est la base des processus de mémoire et d’ apprentissage, des phénomènes de compensation en cas de pertes et de lésions. Elle est gravement réduite dans les pathologies du vieillissement. Comment la médiation corporelle privilégiée par les psychomotriciens peut-elle favoriser cette qualité essentielle et indispensable à l’ adaptation ?
Dans le contexte actuel de recherche de performance et d’ exigence, pour les patients comme pour les soignants, l’ éclairage psychomoteur de ce thème apparaît central. Le champ de la psychomotricité est en effet particulièrement, naturellement, favorable au dépassement des points de vue dichotomiques.
Alexandrine Saint-Cast
Rédactrice en chef