Psychomotricité en Argentine – N°104 – Avril 2014

Psychomotricité en Argentine 

La formation de l’étudiant en psychomotricité en Argentine – Pablo Bottini, Miguel Sassano 

Concepts psychomoteurs et applications cliniques – Pablo Bottini

Réflexion théorique et clinique au sujet du dispositif groupal en géronto-psychomotricité – Sebastián Buniva 

Le vécu du corps dans les troubles des conduites alimentaires et l’apport de la psychomotricité – Claudia Marcela Carta, Natividad Castellani

Variations psychomotrices 

Quels sont les champs d’action du psychomotricien auprès des enfants et des adultes avec des troubles du spectre autistique entre pratiques recommandées et programmes globaux ? – Aurélien d’Ignazio

Contribution psychomotrice à l’éducation d’enfants en situation de handicap.
Conjugaison de différents points de vue – Marguerite Héron de Florès 

Syndrôme(s) dépressif(s) expression psychomotrice : prise en charge d’enfants de 9 à 13 ans présentant une dépression grave – après tentative de suicide – par le traitement de la relaxation – Théodore-Yves Nassé

En stock

Édito

« Caminante, no hay camino, se hace camino al andar1 » Antonio Machado


Pourquoi pars-tu ? Sais-tu ce qui t’attend, là-bas, si loin ? Une personne, un travail, un projet peut-être ? 

En réalité, pas vraiment. Une opportunité, oui. Une porte, que j’aperçois déjà entrouverte. Un pays immense, un monde que je ne connais pas. Une culture autre qui m’attire depuis trop longtemps. 

Je suis née un 3 juillet et cette même date sera celle choisie pour la délivrance du diplôme d’État. Après trois magnifiques années passées dans le sud de la France à découvrir et à vivre la psychomotricité, me voilà habilitée à exercer la profession à laquelle j’aspire depuis longtemps. 

Le 11 septembre 2014, peu avant minuit, un avion décolle de Madrid en direction de Buenos Aires, capitale de l’Argentine. 

Rapidement, je m’accoutume à l’ambiance «porteña 2». Je découvre une ville bruyante à l’allure folle, surpeuplée, et où l’air est à la fête. Bien que l’Argentine soit le pays «le plus européanisé» de l’Amérique du sud, je trouve quant à moi que l’écart entre nos modes de vie est grand. 

À Buenos Aires, une grande partie du travail n’est pas déclaré. L’insécurité sociale, politique et financière, alimente une certaine méfiance que j’ai pu ressentir au fil de mon voyage. L’organisation est difficile et les Argentins ne semblent pas souffrir du stress auquel nous, européens, sommes habitués. Le rapport au temps est complètement différent. En effet, le retard est une notion que j’ai du réapprendre : attendre un groupe, un professionnel, les membres d’une équipe pour une réunion, un patient et même un ami est devenu un phénomène presque quotidien. Lorsque, bien sur, la personne se présente au rendez-vous ! 

Par ailleurs, cette flexibilité se retrouve au niveau social. Il est aisé, en Argentine, d’entrer en contact avec les autres, d’échanger, de demander conseil et d’inviter chez soi. Le cadre est moins strict que chez nous, et entreprendre quelque chose ou lancer un projet implique moins de contraintes. 

Au niveau de l’éducation, l’enfant me semble être placé au centre du groupe familial et social. S’alignant sur le modèle américain, la culture de «l’enfant-roi» m’a marquée. Le cadre proposé est souple, les limites souvent non respectées et peu de choses sont refusées aux enfants. 

J’ai rencontré Pablo Bottini3, psychomotricien à Buenos Aires, dès mon arrivée sur le sol argentin. Nous échangions par mail depuis quelques mois et la proposition qu’il me fit de venir découvrir l’approche psychomotrice à ses côtés a été l’une des motivations principales de mon voyage. Nous avons travaillé ensemble dans un centre de santé situé en périphérie de Buenos Aires, dans un quartier très défavorisé. L’équipe était alors constituée de cinq psychomotriciens, une kinésithérapeute et une orthophoniste. Nous recevions des enfants souffrants essentiellement de trouble relationnel et moteur. Une séance durait environ une demi-heure. Un professionnel interagissait avec l’enfant au centre, tandis que les autres restaient en observation autour du binôme et une personne filmait la séance.


1 Traduction proposée : Toi qui marches, saches qu’il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.

2 « Porteño » est une expression courante utilisée pour désigner les habitants de Buenos Aires.

3 Pablo Bottini est psychomotricien, enseignant en psychomotricité et Délégué O.I.P.R 

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Poids 0.2 kg
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