Édito
Voici qu’Evolutions Psychomotrices parvient à son centième numéro. Vingt-six années se sont écoulées, notre métier s’est affirmé, développé, ouvert à de nouveaux champs d’intervention. Nous avons la prétention d’avoir participé à ce chemin, avec vous.
Votre revue n’a jamais aussi bien porté son nom qu’aujourd’hui. Notre profession est face à des enjeux cruciaux : réorganisation de la formation initiale, implication dans les plans de santé nationaux, développement de la recherche, etc. Evolutions Psychomotrices est bien décidée à accompagner et témoigner de cet essor de la psychomotricité en France et dans le monde.
Mais alors que proposer pour ce numéro charnière ? Comment témoigner de ces changements, de notre richesse, de nos pratiques ? Il nous est apparu naturel de nous pencher sur ce qui est au cœur de nos interventions : les médiations.
Ces pratiques sont le meilleur témoignage de la psychomotricité. Tour à tour simples et complexes, souvent semblables mais rarement identiques les unes avec les autres, toujours les mêmes lorsqu’on les emploie et pourtant tellement sans cesse renouvelées pour s’adapter aux patients. C’est ce marqueur de l’identité du psychomotricien que nous voulons affirmer pour ce numéro 100.
Le jeu tient une place à part pour nous. Non seulement il est adaptable à chaque patient mais de plus il constitue un point d’appui essentiel pour la prise de conscience de soi et de son environnement. C’est ce que nous expose avec beaucoup de justesse Thierry Benavides.
Nos salles sont remplies d’objets parfois disparates. Il existe pourtant des incontournables, des marqueurs de nos modes d’intervention. Et si l’on devait les répertorier le ballon tiendrait certainement une place de choix. Nadine Jourget nous rappelle ici qu’au-delà de ses caractéristiques physiques, il peut être aussi un vecteur majeur dans la relation avec le patient et ce qui s’y (re)joue.
Avec Frédéric Savary et Lucie Loridon nous avons ensuite choisi de nous pencher, ou plutôt de rebondir, sur le trampoline avec l’adulte polyhandicapé.
Puis, pour commencer à nous écarter des classiques, nous suivront Isabelle Tasson dans sa présentation des marionnettes comme média du soin psychomoteur. Avec elle, nous verrons comment cet art singulier constitue un support de travail original et pertinent pour nombre de patients.
Et pour terminer, nous nous intéresserons à ces nouveaux objets qui font leur apparition dans nos salles depuis quelques années maintenant. Ils témoignent du changement profond qui affecte notre quotidien : le numérique. Il s’agit des appareils électroniques qui font aujourd’hui partie du quotidien des enfants. Quelle place leur donner ? C’est à partir de leurs expériences cliniques avec les tablettes tactiles, pour Aurélien D’Ignazio, et le Lightpainting, pour Jean-François Conan et Nicolas Raynal, que ces auteurs tentent d’amener des éléments de réponse.
Ainsi nous espérons qu’au travers ce centième numéro, vous aurez pu voir la cohérence, mais également la grande diversité des pratiques psychomotrices qui, toujours enracinée dans les origines de la profession, accompagnent et expriment l’évolution de notre si beau métier.
Gérard Hermant
Alexandrine Saint-Cast
Nicolas Raynal
